Le spasme du sanglot est la
cause la plus fréquente de perte de connaissance chez l’enfant de 5
mois à 3 ans.Il s‘agit
d’une manifestation de colère, de rage, de douleur ou de peur qui
aboutit à un arrêt de la respiration avec perte de connaissance. Ce
signe ne révèle rien de grave, d’ailleurs l’enfant reprend toujours
connaissance et le spasme du sanglot n’a rien à voir avec une crise
d’épilepsie.
Il devient bleu ou blanc
A la suite d’une contrariété,
l’enfant se met à pleurer ; il hurle, trépigne, reprend de moins
en moins son souffle et garde la bouche ouverte. Aucun son ne sort.
L’enfant est de plus en plus bleu et arrête de respirer (apnée) :
c’est la « pâmoison »…
Si cette apnée se prolonge,
les parents assistent à une perte de connaissance. Le corps est complètement
mou, les yeux se retournent. Cela ressemble à une convulsion. L’enfant
est comme mort, inerte, violet, et ne respire plus… !
Après quelques secondes, il
reprend son souffle et redevient tout à fait conscient. Le réveil
survient toujours rapidement sans traitement. Cette forme de spasme du
sanglot, appelée forme bleue est la plus fréquente et représente 60%
des cas. Dans la forme pâle (20% des cas), toujours provoquée par une
frustration, l’enfant ne crie pas. Sous l’émotion, il devient pâle
et perd connaissance.
Parents, ne vous laissez
pas faire
Devant un tel tableau, les
parents paniquent. Effectivement, le spasme du sanglot est très
spectaculaire pour les parents non‑initiés. Il provoque de leur
part une réaction de surprotection dont profite outrageusement
l’enfant. De peur de déclencher de telles crises, les parents n’osent
plus rien refuser à leur bambin qui se comporte alors en maître
tyrannique. Il faut que les parents évitent de tomber dans le piège qui
consiste à ne rien interdire à l’enfant de peur qu’il ne fasse
« sa crise » !
Il s’agit souvent
d’enfants hyperactifs, turbulents, opposants et coléreux qui profitent
de l’anxiété de leur mère ou des membres de la famille. Ces spasmes
se produisent d’ailleurs sélectivement lorsque l’enfant se trouve en
face de certains membres de sa famille particulièrement faibles ou crédules.
Avec des conseils adaptés,
l’attitude des parents peut faire disparaître les crises très
rapidement.
Le spasme du sanglot ne
s’observe plus après 6 ou 7 ans. Auparavant, il a entraîné des
modifications relationnelles et éducatives importantes qui représentent
toute la gravité de cette affection.
Fréquemment, des mesures
intempestives, comme des diagnostics erronés d’épilepsie avec
hospitalisations abusives, des traitements de longue durée par
barbiturique, des placements divers, des conseils éducatifs mal adaptés
(ne pas contrarier les enfants, etc..) aggravent la situation.