L'éveil et le développement psychomoteur

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Il me semble qu’il faut considérer trois grands groupes d’enfants.

Le premier groupe, de loin le plus important, est celui constitué par les enfants ayant présenté un ou plusieurs malaises sans gravité sur le plan physique et psychique. Parfois il n’y a pas eu d’hospitalisation, seulement quelques consultations, examens et parfois traitements. Il n’y a donc pas eu de traumatisme familial. Ces enfants là, en principe, ne posent aucun problème d’éveil dans leur développement dont l’origine peut être mise sur le compte du malaise ou des circonstances du malaise.

Le deuxième groupe, de loin le plus petit par le nombre, est constitué des enfants ayant eu un ou plusieurs malaises très graves, ayant la plupart du temps nécessité une ou des hospitalisations avec souvent une réanimation intensive. Ces enfants présentent alors parfois des séquelles d’ordre neurologique observées par les pédiatres, objectivées parfois par des tests psychométriques et prises en charge dans des centres comportant des équipes spécialisées et pluridisciplinaires (par exemple: les C.A.M.S.P). Ce n’est pas un domaine dans lequel je travaille et donc je ne m’étendrai pas plus.

Nous arrivons au troisième groupe. Celui sur lequel mon intervention et mon travail semblent les mieux ciblés. Ce groupe, en fait très hétérogène, serait composé de tous les enfants ayant fait un ou plusieurs malaises et qui n’appartiennent à aucun des deux groupes précédents.

Ce sont des enfants qui présentent des troubles plus ou moins importants dont l’origine n’est pas le malaise lui-même, mais plutôt les circonstances du malaise et les retombées traumatiques sur l’ensemble de la famille (parents-fratrie).
Notons quelques difficultés bien connues : troubles du sommeil, difficultés alimentaires, “syndrome du petit tyran” dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler, angoisse de séparation, etc..

Ces troubles sont des conséquences psychologiques du traumatisme vécu autour du malaise, par la famille et l’enfant lui-même. Ils sont engendrés d’une certaine façon par l’angoisse, l’insécurité des parents après le malaise et l’hospitalisation éventuelle de leur bébé. Ce n’est pas par hasard que l’enfant “choisira” par exemple de présenter des troubles du sommeil. Il répondra en ce cas à une inquiétude de la mère qui est “rassurée” d’entendre son enfant. Chaque symptôme peut être ainsi expliqué. Il est évident que ces troubles sont réversibles, pour peu qu’il y ait une écoute et un travail psychologique effectué. Ainsi les parents peuvent retrouver une certaine sérénité et donc une capacité à contenir leur enfant, à lui donner des limites, base de toute éducation.

 

Bernadette Kastler, Psychologue au CRMSN de l’hôpital de Port-Royal.